lundi 27 juin 2011

Super-Héros


Avec l'été vient le nouveau lot de films de super-héros, comme nous les nommons dans notre belle contrée, patrie de naissance de super-maçon (merci Manu, promis j'utilise aucune image) et d'autres fabuleux personnages.

Le super-héros, c'est quand même une tradition jui...américaine, et le cinéma US s'est bien emparé d'un tel support afin d'éprouver, comme pour la SF et la fantasy, les derniers effets visuels en date.

Cet été promettait d'être meilleur que les précédents, même si on est encore loin d'espérer des bonheurs de 2008, où le premier Iron Man se disputait la vedette au gigantesque Dark Knight de Christopher Nolan.

Cette année, c'est même l'overdose. Thor! Green Lantern! X Men First Class! Captain America!

Et que des paris supra casse-gueule (oui, même X-men, qui arrive après le naufrage Wolverinnien)...Et pour l'instant que des déceptions.

Misons que pour l'instant on n'a vu que deux sur les quatre films. Et même si son échec au box office n'augure rien de bon (plus les critiques et les BA pas fameuses), on ne saurait enterrer Green Lantern trop vite. Gageons aussi Joe Johnston a su par le passé offrir au cinéma un très bon film de super-héros (que mes yeux d'adultes n'ont certes pas revu) avec The Rocketeer, ce qui laisse à Captain America le bénéfice du doute.


Revenons sur Thor. Voilà un film qui a les atouts de ses inconvénients.
Un univers casse-gueule?
Oui, mais un univers qui peut faire la part belle à de la fantasy épique puissante!

Un héros kitch?
Oui, mais qui a des accents de légende héroïque qui manque un peu à tous ces personnages "marrants" et second degré qui font qu'aucun n'arrive à la cheville du vieux Bruce.

Un réalisateur qui ne brille pas par ses dernières oeuvres?
Ouais, mais un réalisateur qui a su par le passé, justement, transcender des textes plus ou moins condamnés à l'adaptation mauribonde et mettre à leurs services une vraie maetria de mouvements de caméra et un ton grandiloquent qui pourrait faire de Thor un film rare.

Bon, gonflé de craintes mais pleins d'espoirs, on a vu Thor. Et même si je déifie Monsieur Branagh, et même si j'en avais une énorme envie, la déception fut là...

Thor est un gros film bâtard. Cela en grande partie dû au fait que la magnificence de sa fantasy n'a pas la part belle, tailladé par de trop longs passages "marrants" sur terre. Thor et Loki, c'est un film, Nathalie qui en pince pour le grand norvégien sympathique bien que mystérieux...c'est terriblement pas intéressant...Et la différence se creuse, et la souffrance n'en devient que plus violente au fil du film (hey!), et quand les deux univers coïncident et la fantasy déboule sur terre...Là c'est n'importe quoi, le film s'enterre tout seul.

Reste l'effort, la tentative, le non-ridicule de l'ensemble, quand tout promettait au film de l'être. Thor est grand et impressionnant, Loki n'en est que plus tourmenté...Les deux font le film. Mais ils ne sont pas seuls.

Cul entre deux chaises.

Et hop transition sur X-men, dont ceux qui lisent cette chronique savent que j'en attendais beaucoup (dans ce long été sans film de Christopher Nolan). Et ça démarrait tellement bien que plus dure en serait la chute.

A la réalisation, un monsieur que j'aime bien, un anglais comme Branagh. Le mec qui a fait le génial Stardust, le sympathique Kick-Ass, et le réussi premier film Layer Cake. Matthew Vaughn couche avec de belles femmes (si les gossips disent vrais) et réalise de bons films. Rien de moins.

Autre atout, le casting, lui aussi au rendez-vous. James McAvoy a disparu deux ans pour revenir en Charles Xavier, frais et dispo. Kevin Bacon se noyait dans des trucs oubliés, mais toujours capable de sortir le grand jeu. Rose Byrne...je l'aime bien, Rose Byrne, elle est belle et douée. Et puis January Jones a un costume magnifique (à défaut d'un rôle d'un quelconque intérêt).


Et puis surtout, plus que tout, il y avait LA star du film, Michael Fassbender dans le rôle de Magneto, taillé pour lui, et pour tout dire façonné pour détruire tout sur son passage.

Au final...un bon film qui aurait pu être bien meilleur.

Ce qu'a compris Matthew Vaughn c'est que le jeunisme a des limites. Ce qu'il n'a pas réussi c'est de mettre à mort ses jeunes plus vite que ça pour rester plus longtemps sur ses deux héros et son méchant, parce qu'eux méritent qu'on leur consacre du temps. Car, hélas, il y a aussi au générique une plâtrée de jeunes oubliables, même Jennifer Lawrence, tout auréolée d'une nomination aux oscars qui lui a sûrement valu quelques lignes de plus au montage final...

Ce que Vaughn a aussi intégré c'est que les années 60, c'est Bond, c'est la tension du nucléaire, ce sont les gadgets, les sous-marins, les chats blancs (January le fait vachement bien...grrr) et tout le délire qui tel le disco ne peut pas vraiment mourir.

Et de faire de son X-Men un bon film d'espionnage avec une trame de vengeance bad-ass auquel il ne manque que la musique de Morricone ou Roy Budd pour que ça le fasse.

Et dans le rôle principal, Magneto, en mode hunter, un homme avec une mission et pas mal de pouvoirs pour les mettre à exécution. Et ce film là est magnifique! Fabuleux, tourmenté, Magneto est le héros du film, d'entrée, sans vraie opposition, sinon celle du second-rôle Xavier qui veut lui faire prendre le droit chemin...

Ce film là...Mais alors pourquoi tous ces héros à la noix autour?

Parce que il y a un "e" et pas un "a", parce qu'il faut pleins de gens sur l'affiche, même s'ils ne servent à rien, parce que c'est comme ça...Et le film de creuser sa tombe en s'éloignant de son trio magique, le vengeur, le sauveur et le méchant.

Dommage. En l'état, le film, cul entre deux chaises, possède les qualités de "Magneto: le film" et les défauts d'une première classe qui en manque terriblement, ou à part le fauve et Mystique, personne n'est amené à survivre à une éventuelle suite...

Mais on sauvera encore dans nos coeurs Magneto...Lui on aimerait bien le voir plus, encore, vengeur, haineux...Quel film ça aurait été...

lundi 20 juin 2011

Born to Run en deuil


Clarence Clemons, le saxophoniste du E Street Band, est mort ce week-end. Le monsieur de la pochette de Born To Run, qui enchaînait les solos sur les morceaux du boss, n'est plus. Ca fait un tas de morceaux orphelins...

Souvenir d'avoir vu le boss et son E street Band lors d'un passage au Parc des Princes il y a deux ans. Clarence en était, évidemment...Concert inoubliable, où le boss et son groupe ont joué les morceaux "à la demande" du public, collectant les morceaux via des morceaux de papier tenu par les premiers rangs. Pleins d'inédits joués ce soir-là, pleins de petits moments géniaux (comme le groupe qui démarre "I'm on fire" alors qu'il devait jouer "Fire" tout court...preuve de la capacité du groupe à TOUT jouer sur demande).

Il manquera. Les fans du boss doivent être en deuil.

Réécoute live de l'énorme BORN TO RUN (suffit de cliquer), live, donc.

"Tramps like us, baby we were born to run"

mardi 7 juin 2011

Quantique...

Source Code



Commençons en évoquant Moon, ce petit film de SF qui s'était égaré en France, pour finir en DVD. Le fils de David Bowie signait un premier film ambitieux, intelligent et offrait à Sam Rockwell un rôle qu'il mérite tant.

(Je pourrais parler longuement de Sam Rockwell, acteur étrange dont je suis la carrière avec grand grand intérêt, depuis le géniallissime Box Of Moonlight, de Tom Di Cillo à Confessions of a Dangerous Mind (premier film bijou d'ingéniosité de George Clooney) en passant par Charlie's Angels (le premier), les associés de Ridley Scott, Galaxy Quest, H2G2 et l'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford (en passant, il y a Andrew Dominik dans les remerciements du Nouveau Monde de Malick...quel est le lien entre les deux?)...Rockwell est un ovni d'acteur qui parvient à adapter le personnage à son style, et reste crédible, et c'est assez rare pour être signalé.)

Mais bon, on s'éloigne de Source Code. L'histoire est déjà magnifique, digne de l'ami K.Dick et autres maîtres du genre. Un soldat enfermé dans une cabine est envoyé pour revisiter les 8 dernières minutes de la victime d'un attentat sur un train afin d'en trouver le coupable. Chaque fois qu'il échoue, il repart dans le train pour 8 minutes, ce jusqu'à ce qu'il retrouve le terroriste...

Dans le rôle du soldat, on retrouve un autre acteur que j'adore, Jake Gyllenhaal, aka l'homme qui a enchaîné Brokeback Mountain, Jarhead et Zodiac...Et qui s'est pas mal perdu après ça, même si le remake de Brothers par Jim Sheridan lui faisait la part belle (le rôle "en retenu", toujours plus intéressant que celui qui dérape...Moi je fais parti des gens qui préfère Cruise à Hoffman dans Rain Man)
Mais c'est pas tellement l'acteur qui prime ici. C'est l'intrigue et son dénouement qui peut, chez le fan de SF que je suis, déchaîner les passions et les interprétations les plus délirantes.

(ATTENTION, dès maintenant, si vous n'avez pas vu le film, vous cessez de lire ce qui est en couleur)

La physique quantique, c'est complexe. Dans son application commune, soit en vulgarisation SF, on envisage pour chaque situation de notre existence, chaque instant pivot, une existence où il ne se passe pas la même chose. Et ainsi des multitudes d'univers parrallèle où les choses se passent différemment. Récemment, dans l'excellent Rabbit Hole, Nicole Kidman se met à envisager sa vie dans un de ces univers, où son enfant n'est pas mort, et y voit une alternative scientifique réjouissante, une façon de voir qui lui convient...

On avait déjà à faire avec des "vies alternatives" avec Moon, mais avec le clonage en trame de fonds.

La question est ici placée au cœur du dénouement de source code. En effet, la logique veut que la machine Source Code serve de magnétophone pour les personnages, qui visionnent et inter-agissent dans un environnement programmé. Mais là où Duncan Jones va plus loin, c'est que ce ne sont pas des dernières minutes.

En effet, la machine source code, envoie le soldat dans la peau d'une des victimes, mais dans une réalité alternative, où l'individu peut, de fait, interagir à volonté, survivre, descendre du train, et exister à tout jamais...L'intérêt étant de pousser le principe à son maximum.

Et donc le soldat source va mourir, encore et encore. Et retourner dans un autre possible, encore une vie alternative. Et de lier le tout par la pirouette finale où en préservant l'accident, l'identité source, incarné par Gyllenhaal, s'assure de sa propre survie en prévenant l'agent responsable de lui.

Source Code est un film qui, l'air de rien, s'aventure dans un vrai chemin tumultueux. Et de soulever un paquet de questions en fin de séances.

Mais plus que tout, Source Code, c'est de la SF intelligente sur pellicule. C'est rare, bien trop, alors que tant d'excellents récits paraissent chaque années, notamment chez des auteurs français (hélas, peu voir aucune transcription valide à l'écran). Source Code, et son univers des possibles, est un pur objet filmique passionnant, s'inscrivant dans la lignée du précédent film du réalisateur dans un questionnement sur la conscience de la vie, sur l'importance de la singularité et sur le poids de la mort, son rôle sur le sens de l'existence.

Moon était plus cruel, Source Code est plus joueur. Les deux films se complètent assez majestueusement. Et Duncan Jones est définitivement un réalisateur à suivre.

jeudi 2 juin 2011

Séance de rattrapage (1)

Commençons par le méga coup de coeur du moment.

GAME OF THRONES




Déjà 7 épisodes de la nouvelle série de HBO, adapté de la fresque de Fantasy de GRR Martin. Au casting, du très très bon, Sean Bean, l'excellent Peter Dinklage, pardon, l'excellent Aidan Gillen (le sénateur Carcetti de The Wire...dans rôle à sa mesure), et bien d'autres visages connus comme ce bon vieux Charles Dance...

L'intérêt de la saga? Les acteurs, bien sûr, un bonheur de scénario aux petits oignons et du budget (bon, on n'est pas chez Weta, hein, mais ça rend bien). Et puis surtout la joie de voir de la bonne fantasy à l'écran, du souffle, de la violence, du complot, du cul et du suspense qui ne ressemble pas trop à du mille fois vus, filmé tristement dans la campagne bulgare...

Une joie régulière que cette série dont on espère qu'elle finira sa première saison en apothéose! (ça sent la baston finale...ou alors on va nous la pendre au nez, il ne reste QUE 3 petits épisodes.



Restons aux séries télévisés et évoquons la tristesse du départ de Steve Carrell qui n'a pas seulement éteint prématurément la meilleure série comique du moment, mais qui risque de nous mener à ce que je crains par dessus tout...la saison de trop. Tant de séries ont été endommagé par ces saisons de trop. Je pense à la saison 8 affreuse de That 70's show, bouffé par l'absence de Topher Grace et Ashton Kutcher. On évoquera ici aussi l'erreur de continuer Scrubs sans Zach Braff, dans le même ordre d'idée.

The Office devrait avoir une saison 8, contre toute attente, alors qu'on pensait la série éteinte...Et ça fait peur.

En parlant de saison de trop, How I met your mother semble poursuivre le délire aussi, et si on n'en peut plus de rencontrer enfin la maman, la saison 6 confirme le déclin de cette série qu'on finit par suivre par habitude plus que par plaisir, pour savoir...

Au cinéma, pas mal de bonnes choses. Je n'ai finalement jamais parlé de tous ces bonnes petites pépites récentes, comme l'excellent Rango...Rapide chronique.




Pourquoi Rango est un bon film d'animation? Pour la force de sa mise en scène au delà de l'animation réussie, Gore Verbinski réussissant à trouver le moyen de réhausser le niveau standard de l'anime actuelle en y mettant sa touche perso. Verbinski ajoute au film un sens magnifique de l'absurbe, des personnages laids et sombres, une certaine façon de revisiter le western, en évitant aussi un bon paquet de trucs gavant qui tuent la plupart des films qui sortent, les blagues potaches, les sidekicks, les références appuyés sans contexte (juste pour faire marrer la salle). Un film d'animation pour adulte (les enfants décrocheront assez vite) qui a le mérite de tenter quelque chose, qui marchera ou non suivant l'envie. Perso, j'y ai retrouvé le Gore Verbinski qu'on avait perdu lors de deux suites dispensables de Pirates de Caraïbes (même si j'aime assez le second), celui de Weather Man, le créateur de Jack Sparrow (personnage fabuleux devenu vache à lait)...

Bon, j'ai plus de temps là, je reviens vite avec un avis sur Source Code, et une tentative d'avis sur l'indéchiffrable Tree of Life.

Lionel Davoust

J'ai récemment terminé l'excellent recueil de nouvelles "Victimes et Bourreaux" signé Mnémos et qui sort à l'occasion des Imaginales d'Epinal.

L'occasion de lire une nouvelle histoire signé de l'excellent Lionel Davoust, se déroulant dans l'univers de "La volonté du Dragon", son premier roman, paru aux éditions Critic.

Il y a plus d'un an, je découvrais ce roman de Fantasy singulier, court, et ingénieux. La Volonté du Dragon nous contait le récit d'un combat opposant deux philosophies, deux existences, l'une dominatrice et mené par la mécanique, l'autre, cité ancestrale dirigé par des mages qui ont fait de leur cité un endroit imprenable puisque soumise à une magie forte qui se soumet à leur volonté. Deux existences s'affrontant à la fois sur le terrain, mais aussi autour d'un jeu, reflétant le champ de bataille, dont l'issue semble déterminer celui du champs de bataille au loin.

La volonté du Dragon se démarquait par deux éléments très important. D'une part la richesse du texte et la fluidité du récit de Davoust, qui ne tombait jamais dans les errances que tant d'auteurs adoptent, surtout dans leurs premiers romans. D'autre part par le choix singulier, logique et implacable de la conclusion du récit, qui au lieux de tomber dans les bêtises communes (encore) dégageait, par une pirouette, tout sur son passage, nous laissant pantois d'admiration et demandeur d'autres choses de ce genre là, de livres qui osent.

Et Lionel Davoust, dans Victimes et Bourreaux, de nous refaire le coup. Ce n'est pas une nouvelle ordinaire. En effet, difficile à la fin de la lecture de déterminer qui des deux éléments est la victime et qui est le bourreau. Manipulant les perceptions, faisant évoluer son récit dans les arcanes sombres de l'esprit d'un soldat perdu, Davoust nous laisse tétanisé, à la fin du récit, indéterminé, effrayé par ce qu'on vient de lire.

Ce chant d'amour pour une nouvelle, c'est une manière de saluer ici les auteurs français de Fantasy, au delà de Lionel Davoust, qui amènent au genre leur style et leurs singularités.

Certes, ce n'est pas toujours la joie et on a souvent envie de mettre fin à la lecture au bout de 5 lignes, tant la sur-écriture, le ton ou simplement l'horreur des noms inventés pour l'occasion (assez de ces trucs imprononçables...). Mais quand c'est réussi, ça l'est.

Cet été, je vais me jeter sur la suite du Sabre de Sang de Thomas Geha, autre réussite signée Critic, en espérant enfin les réponses aux questions en suspens à la fin du premier tome (dernières pages terrifiantes).

En espérant secrètement que l'univers que Lionel Davoust a crée pour La Volonté du Dragon ne sera pas abandonné. On apprend dans le livre de Mnémos qu'il prépare des thrillers... Curieux de le lire "ailleurs" qu'en Fantasy. Wait and See.