jeudi 13 décembre 2012

Lauffray-Dorison: Enfin les épisodes 4!


Voilà maintenant deux ans que j’attends l'épisode final de Long John Silver et encore plus longtemps pour Prophet, les deux chefs d’œuvres inachevés du Tandem Dorison-Lauffray.

Voilà que ce matin, au hasard d'une petite migraine, je suis passé sur le blog du dessinateur et ai découvert la vérité, c'est qu'ils planifient deux sorties pour le premier semestre 2013. Les deux avancent bien.




Prophet est une série démarré en 2000 et dont on n'a pas de nouvelles depuis 2005. L'histoire est difficile à résumer, je vais emprunter celui de Wikipedia:

Depuis qu'il est revenu d'une expédition au fin fond de l'Himalaya, où il a découvert les vestiges d'une très ancienne civilisation jusqu'ici inconnue, rien ne va plus pour Jack Stanton. Sujet à des visions, il rassemble ses mémoires de l'expédition dans l'écriture d'un livre qui lui vaut d'être la risée du monde scientifique. C'est alors que survient l'impensable : après un accident survenu en plein cœur de Manhattan, il se retrouve transporté dans ce qui semble être un monde parallèle...

Une passionnante plongée dans cet univers de démons, avec ce talent du dessins fantastique de Lauffray et l'écriture débordante d'imagination de Dorison (que je considère comme l'un des meilleurs scénariste, que ce soit avec les Sentinelles, Sanctuaires, son XIII Mysteries ou récemment Asgard récemment qui envoyait bien).

Mais voilà, la fin abrupte du tome 3 laissait un sale gout dans la bouche, il FALLAIT finir.



Quant à Long John Silver, la série ultra récompensé, c'est juste à pleurer de partout. Scénario de fou, mise en image époustouflante. Si je désespérais de Prophet, il ne faisait aucun doute que le tandem finirait bien celui-ci.

Faisant suite à l'histoire de Stevenson, on voit Long John Silver ressortir de sa retraite pour partir couvrir une expédition au coeur de l'Amazonie, Après avoir traverser un grand nombre d'épreuves. Un voyage qui rappellera Conrad à beaucoup d'entre nous, où la piraterie est à son meilleur, et le dessin de Lauffray est juste à tomber, dans le détail comme dans la splendeur des ensemble.

D'ailleurs, en passant, son site Web, lauffray.com, est un petit bijou, bourré d'artwork et de découvertes (ses images pour le Nemo avorté de Christophe Gans sont géniales).

Voilà, une petite note de réjouissance, après la fin du monde, ce sera BON!!!

mercredi 12 décembre 2012

Un petit point sur mes attentes ciné!

Avant la fin du monde, un petit tour de ce qui nous attend dans "l'après"...



The Master
Plus que quelques jours avant la sortie du nouveau film de Paul Thomas Anderson, des critiques qui saluent, des petits teasers qui ne disent rien, à part que ce sera une orgie pour les yeux. Gros potentiel de number one!

Django Unchained
Nouveau Tarantino avec pleins de beaux gens dedans, des bandes annonces qui annoncent un film réjouissant. Après Inglorious Basterds, qui alliait la fantaisie à un certain sérieux dans le traitement, une vraie tension, bref un retour à ce que Tarantino a fait de mieux (qu'il n'a selon moi pas bien su mixer dans Kill Bill et Bld de la Mort), espérons le meilleur de son Western.

Happiness Therapy
Sous ce titre pourri de distributeur sans couille se cache le nouveau film de David O'Russell, réalisateur fou qui il y a longtemps a commis des perles comme Flirting with Disaster, Three Kings et s'est récemment refait une toilette avec l'excellent The Fighter. Ici, Bradley Cooper et Jennifer Lawrence et en bonus un (parait-il) excellent De Niro (on n'ose plus trop y croire) font le casting de ce film auréolé d'un immense accueil à Toronto.

Sept Psychopates
Mon attente s'est un peu émoussé passé le trailer du film, moins intéressant que prévu. Mais bon, vu mon amour pour le précédent film de Martin McDonagh, Bons Baisers de Bruges, il se peut que celui-ci fasse merveille.


Promised Land
Le titre, l'affiche, le casting, le réalisateur. Matt Damon et Gus Van Sant, c'est toujours bon, donc soyons enthousiaste!

Lincoln
Ouais, quand même...Grosse curiosité, peur aussi, après le décevant War Horse...Mais bon, juste pour le casting.

A la Merveille
Terrence Malick, c'est juste suffisant pour aller voir ce film qui est suffisamment malaimé pour nous rendre curieux.

Cloud Atlas
Réputation dingue, livre effectivement complexe à adapter (et surtout pour en faire comprendre le sens, l'objectif)...Ultra curieux!!!





Side Effects
Le retour de Rooney Mara, sous la direction de Steven Soderbergh. La bande annonce est un peu "ça passe ou ça casse", mais les récent Contagion et Magic Mike me font dire que Steven est dans une bonne passade. Espoir, quand tu nous tiens

Iron Man 3
Ben ouais, malgré la déception du second opus, l'idée de revoir Downey Jr avec Shane Black fait envie. Et le petit teaser était parfait.

Only God Forgives
Après Drive, les retrouvailles entre Nicolas Winding Refn et Ryan Gosling. Bon, voir la gueule cassée de Gosling a fait monter l'envie d'un cran, comme une curiosité de ce que les deux nous préparent. Ça sent le vigilante...

After Earth
Le grand retour de M. Night Shyamalan, ex-prodige rencardé après quelques faux pas malheureux (même pas pu voir son dernier film)? J'ai envie d'y croire, le pitch a l'air très réjouissant. A voir pour le casting, Jaden Smith me fait peur...


Star Trek into Darkness
Bon, passé le teaser, force est de reconnaitre que ça va probablement déboiter. Le premier était excellent, faites qu'il en soit ainsi du second.

Man of Steel
J'avoue, depuis la bande annonce vu ce matin même, je suis plus que curieux, je suis impatient. Ca peut et ça doit être génial. Snyder peut le meilleur et aussi le pire. Casting parfait, images impressionnantes...IL FAUT!

Pacific Rim
Peut-être l'attente de l'année...Si si. Del Toro qui verse dans la grosse SF, j'ai envie que ce soit un déferlement de folie, avec des robots, des affrontements de dingue, et tout et tout!

Les Schtroumpf 2
Naaaaaan, j'déconne

The Lone Ranger
La bande annonce était on ne peut plus réjouissante. Verbinski peut se planter totalement (ce fut le cas avec ses suites aux pirates, avec le Mexicain etc...) mais il peut aussi faire du très bon (Ring, Pirates, Weather Man, Rango). Espérons que ce soit le cas ici.


Elysium
Allez, avec le Del Toro dans la liste des plus grosses attentes. Le réal de District 9, Matt Damon, Jodie Foster, de la SF...Rien à ajouter

The World's End
The End of the World
Deux projets, deux curiosités très différentes.Pis c'est parfait pour clore la liste!


Bon, il y a encore pleins de trucs en fin d'année, mais la liste est déjà longue...

jeudi 2 août 2012

Those little feel good movies...

Je pense souvent à faire la liste des films que je regarde quand j'ai une baisse de régime, avec glaces ou couvertures, en boule sur le canapé. Certes, c'est pas forcément un "truc de mec", mais bon... Voici donc une liste non exhaustive de ces feel-good movies qui savent si bien remettre un peu d'aplomb...

Commençons par le tandem inévitable, Hugh Grant-Richard Curtis.

Allez comprendre, Richard sans Hugh, c'est Mister Bean, et Hugh sans Richard, ça donne 9 mois Aussi...Bref, quand ils ne sont pas ensemble, c'est pas forcément réussi. Mais en revanche, cette brochette de films vous fera inévitablement un bien fou. Pourquoi? Parce que c'est écrit pour Grant, parce que le casting est toujours au rendez vous, parce qu'il en émane cette petite chaleur, cette humanité au coeur d'un humour qui dépote.

On passe à Jane...


Alors oui, je sais, la BBC gna gna! Mais on n'a pas toujours 6 heures devant soi, et Ang Lee et le le très critiqué Joe Wright ont quand même signé des perles. Quand il pleut ou quand la déprime gagne, je me repasse volontiers les romances de Kate Winslet ou la musique de Darrio Marianelli...




Wonderboys, ça tient vraiment à cette ambiance qu'Hanson arrive à créer. Peu de personnages, une ville en hiver, une situation spécifique, un personnage en crise, et surtout cette espèce de chaleur des intérieurs, cette pause au milieu d'une vie qui fonce dans le mur. Le casting est génial (Frances McDormand, Tobey Maguire, Katie Holmes, et surtout Robert Downey Jr. et un immense Michael Douglas), la musique de Dylan est parfaite. Things have changed...


Revenons à la comédie romantique. High Fidelity est un peu de cette dernière, mais pour les mecs. Ecrit initialement par l'immense Nick Hornby (et je recommande également la lecture de ses livres, en guise de thérapie), mis en scène par Stephen Frears avec le toujours classe John Cusack, High Fidelity est une récréation pour ses interprètes autant que pour nous. Un film pour rien, avec pleins de gens connus qui passent pas là (Zeta Jones, Tim Robbins...même Bruce Springsteen), et une histoire qui forcément parle: un mec qui se demande si on le plaque pour les circonstances ou est-il définitivement hermétique à la vie à deux? Classe de partout, avec ce petit morceau de Stevie Wonder qui te cueille à la fin douce-amère...




 Repassons par un autre gros client. Cameron Crowe fut, dans les années 90, l'apotre d'une certaine classe dans la comédie romantique, s'éloignant de l'affreux Garry Marshall (celui de Pretty Woman, et autres new years valentine...beurk). Avec Singles et Jerry Maguire puis Presque Célèbre, Crowe mélait le personnel à la musique, la romance aux impératifs de l'existence, le tout sans jamais tomber dans le gras, parfois dans le sucre, mais c'était bienvenu. Mon préféré reste Jerry Maguire. J'ai du écouter la BO du film (Springsteen, les Who, McCartney, Elvis) un bon millier de fois.


Troisième gros client, Woody Allen. Bon, reconnaissons qu'il est le maître des lieux en la matière. Mais c'est vraiment ces trois films là que je garderai dans la case feel-good movie. Les deux premiers, deux comédies romantiques où Woody pourchasse Diane Keaton pour n'y voir finalement qu'un doux rêve, et le troisième parce qu'on y chante (là aussi, BO surécoutée), ceux là j'ai vécu avec, donc ils ont ce petit extra. J'aurais bien rajouté Radio Days, Hannah et ses soeurs...Mais j'ai un rapport plus adulte avec ceux-là...


Dernier gros client, Wes Anderson. Dysfonctionnelles, les personnalités des films de Wes dégagent une fragilité et un absurde qui les rendent drôles et attachantes en même temps. Qu'il s'agisse de la Famille Tenenbaum, de Steve Zissou ou encore des trois frères à bord du Darjeeling limited, chaque aventure est un moment à part, une immersion remplie de remises en question, de changements, de bouleversement, afin au terme du film un étrange apaisement, après l'abrupte changement. Ces films ont un peu cet effet-là, eux aussi...




Lost in translation est encore un film "parenthèse". En voilà un film qui explore la déprime. Mais dans la rencontre entre les deux personnages, dans cette approche de "pause" dans le temps, je me retrouve assez bien, j'aime les films qui parlent de la parenthèse, du moment où tout s'arrête pour que quelque chose de spécial se passe. Un peu comme dans la vie, lors d'un voyage, d'un moment spécifique où tout s'arrête, et où les instants semblent compter double.



C'est d'ailleurs le thème de Box of Moonlight, de Tom DiCillo. Un patron stricte se rend compte que personne ne le supporte, et décide de prendre quelques jours pour retourner en enfance, avec l'aide d'un jeune hippie qui est son envers en tout point. C'était le premier grand rôle de Sam Rockwell, dans le rôle du kid, qui vit dans une roulotte dans un endroit perdu des Etats Unis, et chez qui John Turturro trouve refuge, le temps d'un 4 juillet. Un film parenthèse qui me file la patate à chaque fois.



En bonne compagnie et Garden State sont aussi de ce ressort. Retour à la case maison, remise en question, recherche du moment où ça n'a plus été...Des films recroquevillement dans la carapace, un peu ce dont on a parfois besoin...


On pourrait continuer longtemps, au fond, mais il faut aussi trouver le point. L'idée c'est de partager, pas s'étaler. Alors, tous à vos couettes, vos pots de glace.

A Noël prochain, je développerai le concept exposant pourquoi Die Hard est définitivement le meilleur film de Noël possible et pourquoi je me le refais systématiquement à cette période.

mardi 31 juillet 2012

Lectures d'été: La guerre des chiffonneurs (Geha)



Ceux qui lisent ici savent que j'ai beaucoup d'affection pour les récits d'action de Thomas Geha. L'auteur du Sabre de sang a sorti, voilà un petit moment, un autre roman, de SF cette fois-ci, nommé la guerre des chiffonneurs.

Le point de départ: Dans un univers où la guerre inter-galactique fait rage, deux amis, l'un humain l'autre homme-chat (même s'il déteste l'appellation) se rendent dans un endroit perdu afin de récupérer, au marché noir, un chiffonneur, moteur surpuissant qui permet de voyager dans l'espace à très grande vitesse.

Tout dans ce roman invite à l'éclate. Aventure, rivalité fraternelle, parties de jeu endiablées, combats, amour...Thomas Geha signe avec ce roman un récit réjouissant qui s'avale sans lourdeur, avec ce qu'il faut là où il faut.

Il tisse doucement la personnalité de son héros, en alternant son passé, frère inférieur au sein d'une autre espèce, et sa situation actuelle, celle de renégat apatride, en quête d'une chance de redémarrer. On pense en lisant à Han Solo, personnage "cool" de la SF moderne, franc tireur avec ce qu'il faut d'honneur et de solennité pour faire tourner son vaisseau quand le devoir l'exige...

Pas forcément plus à en dire, sinon qu'on espère un second volume, toujours court, toujours nerveux. Parce que c'est bon, et puis c'est tout.

Bon, par contre, big malus à la couverture. On dirait une jaquette d'un jeux pour PC des années 90, époque où "ohhh, les images de synthèse, c'est booooooo", alors que non, hein!

32

32 comme:


- Le maillot de Magic aux Lakers, celui de Malone aux Jazz, du Shaq quand il explosait les paniers à Orlando...


-La sortie en salle de M le Maudit, Freaks et autres Scarface...



-L'amiga CD32, et toutes les consoles "32 bit", La Saturn et surtout la Playstation!



-L'âge de Fincher quand il tournait SE7EN, celui de Nolan pour Insomnia, de Kubrick pour Spartacus,  de Coppola quand il tournait Le Parrain...


- 2 puissance 5


-Le nombre de sonates de Beethoven


-Le nombre de dents que l'homme possède s'il ne bouffe pas trop de saloperies


-L'année de naissance d'Umberto Eco, John Williams, Peter O'Toole et Omar Sharif ou encore Jacques Chirac.


- L'âge qu'avait mon père quand il m'a eu...

 - Mon âge, donc, dès aujourd'hui...

lundi 30 juillet 2012

Un p'tit fil musical pour tenir le rythme

Ben oui, il s'agirait de remettre à jour. Parmi mes écoutes actuelles, il y a quand même des disques exceptionnels.

On commence par l'un des grands compétiteurs pour le titre de "cd de l'année".




Bobby Womack, voilà un homme que l'on attendait pas. Le vieux monsieur a été retrouvé par Damon Albarn, le gentil de Blur qui lui a demandé de revenir, et passé l'expérience Gorillaz (sur Plastic Beach), ils ont bossé sur ce disque là, qui est, on ne le dira jamais assez, une grosse pépite de bonheur. Le duo avec la diva de l'année, Lana Del Rey (je suis d'ailleurs, via ce disque, revenu à l'écoute de son disque, décidément inégal mais attachant), est une perle. Et puis il y a "If there wasn't something there", "stupid" et l'énooooorme "Whatever happens to the times?", plongée mélancolique sublime, qui me remue chaque os...

Bon, et puis d'autres disques à mentionner:



Electric Guest s'est imposé récemment dans la playlist, avec ce disque, Mondo, que je ne pensais pas aimer autant. Un disque qui, à la manière du Metronomy de l'an dernier, possède sa pépite sous forme de prénom féminin, ici "Amber", et puis il y a "The Bait", et surtout "The Head I Hold" bien remuant, classe...Assurément un des CD de l'année.
 


Beach House aussi, avec Bloom, surfe sur cette douce vague avec un album doux-amer très agréable, "On the sea" c'est sublime et puis c'est tout...



Le dernier Melodie Garbot est supra classe aussi. Ecoute répétée de "Lisboa" et "Goodbye"...C'est doux, ce disque Bossa Nova, c'est parfait pour le soleil et le petit vent frais...



On parle pas mal de Michael Kiwanuka, à juste titre, Home Again est un bon retour à la Soul, après Alabama Shakes, qui retourne de façon ultra à cette classique façon de faire des tubes, Motown style. Surécoute du premier titre, Tell me a tale, qui est juste CLASSE.



Bon, et puis, il y a une BO que j'adore, elle est signée Dario Marianelli. En s'engageant sur son énième version d'un classique de la littérature, Dario tape encore juste après l'immense BO d'orgueil et préjugés. Jean Eyre est une petite perle cinématographique, et la musique du film semble épouser à la perfection les image de Fukanaga...

D'autres disques moins essentiels, mais à mentionner quand même: Fiona Apple, Regina Spektor...

J'ai encore pas mal de choses sous le coude, Aimee Mann, 2 Door Cinema club, Cat Power, Dead Can Dance, Les Smashing Pumpkins...

Lectures d'été: Kavalier & Clay (Chabon)


 
Cet été, j'ai fait ma relecture annuel du livre que je lis dans les grosses lignes, mais que je termine pas. Le pavé que représentait Les Extraordinaires Aventures de Kavalier & Clay, face aux exigences de lectures mensuelles que suppose ma présence dans un comité de sélection, m'avait contraint à remettre à plus tard au bout de 300 pages.

Cet été, j'ai du reprendre au début ma lecture de ce qui est réellement l'un des grands achèvements littéraires pour un auteur qui a peut-être encore besoin d'être présenté.

Michael Chabon est un auteur américain parmi les plus primé, récompensé et éclectique de sa génération. Je n'en voit pas d'ailleurs tant d'autres qui cumulent le Pulitzer et le Prix Hugo...Les mystères de Pittsburg, Des garçons épatants (il est à mon chevet, mais son adaptation au cinéma était déjà une petite pépite), la magique "solution finale" (manière subtile de revisiter Sherlock Holmes) et puis le fort "Le Club des Policiers Yiddish" et son désespoir qui m'avait bien remué.

Et voilà donc LE chef d'oeuvre. De l'avant guerre aux années 60, on suit l'histoire de deux cousins, le premier s'est échappé avec le Golem pour tenter de survivre aux USA et ramener sa famille, la sauver du sort qu'Hitler réserve aux siens. Le second est un fou de comics, auteur malheureux, à la sexualité interdite pour l'époque...Les deux fonderont un héros, l'artiste de l'évasion, et nous feront vivre la naissance d'un genre dans son époque trouble...



Chabon rend cette naissance si passionnante, l'époque, les souffrances, les "pourquoi". Ce faux récit biographique, si bien orchestré, avec sa propre documentation. Les passages "comics" sont magiques, l'action dans le réel tout autant, notamment toute la partie "guerre", dans un lieu si étrange, et ce qu'il s'y passe. L'errance, la force du propos et le génie de la narration, tout y est dans cette troisième partie.

Côté histoire privée, l'histoire de Joe m'a évidemment touché avec cette incapacité à vivre après la guerre, le traumatisme, qu'on retrouve dans les oeuvres de tant d'artistes, Vonnegut ou encore Safran Foer récemment (je pense que j'aurai toujours et inévitablement en tête, en parlant de ça, la scène de destruction de Dresde dans le Abattoir 5 de George Roy Hill, film qui laisse des traces). Ce sont les chapitre de Sam Klay qui sont selon moi font la singularité du récit. Cette incapacité à aimer, ce désamour de soi, ce ton si spécifique, ces phrases qui touchent, forcément "ne pas aimer du tout plutôt que d'être interdit d'aimer"... Je trouve que Chabon sait toujours trouver les mots pour rendre vivante ces situations, nous les confier.

Alors, bon, j'ai eu beaucoup plus de mal avec la dernière partie, trop longue, comme si l'auteur avait du mal à clore, à trouver une issue. Si la conclusion est belle, l'auteur aurait sûrement gagné à jouer de la pirouette plutôt que d'amener ça de cette manière si longue qu'on en vient à avoir envie de sauter des pages qui ne servent à rien...

Mais bon, arrivé au bout, on se dit qu'on vient de vivre une immense aventure, une époque entière à travers les yeux d'artistes à part, symbole d'une marginalité qui devint l'image populaire et l'icône fédératrice d'un pays. Ou comment les Misfits devinrent des Héros. Et ça, c'est une histoire qu'on a envie d'entendre.

lundi 25 juin 2012

Une vie dans quelques cases

Ça faisait longtemps que je n'avais pas parlé de bandes dessinées, quelque soit sa forme, manga, comics...

Il faut dire que, bien que je lisais de bonnes bd, souvent très drôles, comme La marche des crabes, tu mourras moins bête ou le Valerian par Larcenet, je n'étais pas convaincu par la nécessité de propager la bonne parole.

J'ai aussi été déçu, par les ignorants de Davodeau, dont j'adorais jusqu'à présent les oeuvres et qui m'a pas mal ennuyé avec ses coupes de vignes, ses rencontres un peu molassonnes et son rapport à la BD qui pour moi manque un peu de fond, quand les mauvaises gens m'avait retourné (une phrase, une).

Et puis dernièrement, coup sur coup, j'ai lu trois très très grandes bandes dessinées, de celles qui vous marque au fer blanc.


La première est signé d'un habitué du genre, Craig Thompson, qui avait signé Blankets il y a quelques années, et qui dans son genre avait su me retourner l'âme dans sa fable touchante et optimiste.


L'optimisme, dans Habibi, est singulièrement absent. C'est plutôt la rage de vivre, la force de cette volonté qui s'exprime ici. L'histoire de deux êtres qui sont liés par une force indéterminable, un amour immense qui dépasse les force du monde qui s'exerce contre eux. 


Habibi commence comme un conte mystique, au moyen orient, pour progressivement étaler la complexité d'un monde moderne (des buildings en acier, de l'eau en bouteille dans un désert d’assoiffés) qui émerge d'un moyen-âge culturel, où l'on vend les filles comme femme quand elles ont 9 ans, où l'esclavage du Harem existe encore, où l'on accepte les règles les plus injustes sur des croyances révolues... Habibi parvient de façon incroyable à faire se croiser tant de choses que ça en devient proprement fascinant.

On évolue avec Dodola et Habibi dans ce monde en constant changement, poussés par les vagues du destin qui s'acharne, on est souvent ému par les horreurs d'un monde en changement, narré au travers des légendes arabes, de la magnifique calligraphie de l'Arabe, que Thompson emploie régulièrement pour expliquer le monde actuel, comme s'il s'agissait, nous le savons, d'une histoire qui n'est, au fond, qu'un éternel recommencement.



Dans un genre très différent, un autre incontournable, lecture récente, fut Portugal de Cyrille Pedrosa. Je ne connaissais pas le travail du dessinateur jusqu'à présent, et j'avais longtemps remis la lecture de ce pavé sur les mauvais conseils d'un ancien collègue qui n'avait as aimé. Et c'est comme ça qu'on peut passer à côté d'une merveille.

Portugal, c'est l'histoire d'un auteur en crise (réminiscence d'autres grandes œuvres de BD, le combat ordinaire, par exemple) pour qui rien ne va plus, et qui va choisir de partir, pour se retrouver, au cœur de ses origines...

Portugal est d'abord une façon d'aborder un personnage, un récit. Plutôt que d'aller à la synthèse, l'auteur a pris le temps. Trois temps, celui d'une rupture, celui d'un mariage et celui d'un retour. Trois histoires, qui auraient pu être trois albums. Sauf que l'un serait perdu sans l'autre. Adoptant un code de couleur, un ton et un style pour chacune des parties, froid pour l'un, surchargé et chaud pour l'autre et terminant par une épure qui évoque calme et sérénité, l'auteur parvient à transmettre toutes la palette d'émotion que traverse son personnage, en plein traitement, en plein sauvetage.

Portugal est une BD immense à bien des égards. Sa taille, d'abord, des planches immenses, un nombre de cases conséquentes et une histoire gigantesque pour une seule histoire. Une grande œuvre qui sait parler des choses simples comme des sentiments complexes, le temps qui passe, l'amour, le rapport aux origines, au père, à la famille. Une BD bouleversante, à avoir chez soi pour la relire régulièrement, pour se replonger un peu, encore...

Terminons, last but certainly not least, par la bonne grosse baffe de l'année. L'inattendu.








Lors de mon dernier passage à Toulouse, ville de la BD et du Vinyle (parce que je repars de là-bas avec des BD et des vinyles, à chaque fois), mon grand ami Guillaume m'a conseillé d'adopter une BD, Daytripper, dont j'ignorais complètement l'existence, et qui m'était plus que chaudement recommandé. Il avait, comme très souvent, fort raison de m'orienter là-dessus.

Difficile de résumer sans trahir Daytripper. Bras est auteur. Il est le fils d'un des grands auteurs du pays et vit en rédigeant pour un grand journal du pays la rubrique nécrologie. Daytripper est l'histoire décousu de sa vie, ou plutôt de ses vies...

Daytripper est une immense fable sur le destin, de ces immenses récit de vie qui assument de parler du destin, de voir par la petite histoire la très grande. C'est un peu LA BD sur le sens de l'existence, si on peut dire les choses de façon prétentieuse.

L'ironie veut que Pedrosa et Craig Thompson, auteurs des BD adorées plus haut, signent préfaces et postfaces pour l'édition française de Daytripper. Difficile d'ignorer les raisons de ce rapprochement, sans pour autant les affilier.

Disons le tout de go, je ne pense pas que je lirai plus grande BD que Daytripper cette année. J'ai espoir que ce soit le cas, mais j'en doute. Quand j'ai refermé cet objet, j'étais ému, de cette émotion forte qui vous prend rarement, quand vous avez lu un truc qui vous explique un peu mieux le sens des choses, comme une illumination. On vit quelquefois ce genre de choses face à une grande œuvre. L'impression que tout est illuminé, tout fait sens. J'étais dans un avion sur le point d'atterrir, j'ai embrassé ma copine, j'avais les larmes aux yeux, c'était vraiment un truc étrange.

Daytripper est de ce genre là, une BD qui rend tout chose. Et si vous ne deviez en lire qu'une...

En voici le début...Je ne résiste pas à vous montrer ça...



samedi 2 juin 2012

The city and the city



Voilà, j'ai réussi à mettre la main sur l'autre prix Hugo de 2010, co-attribué avec La fille Automate.

En Europe de l'Est, deux villes, Ul Qoma et Beszel sont jointes. Pourtant, elle n'existent pas l'une pour l'autre, divisé historiquement par un mur invisible, qui est contrôlé par une instance invisible, la Rupture, qui interviennent si l'on franchit les frontières. Les deux villes ont une langage différent, des traditions, une économie...Tous les séparent, sauf qu'elles ne sont qu'un seul et même lieu. Un jour, une jeune femme est retrouvée morte à Beszel, mais personne ne la connait ni ne semble pouvoir l'identifier. Il semble pour l'inspecteur Borlu, qu'elle vienne d'Ul Qoma...un enquête commence, remettant en question l'ensemble des règles qui dictent le fonctionnement des deux villes.

On pense à la lecture de ce livre, foutrement intéressant, aux racines historiques qui ont inspiré Miéville, ces paradoxes que furent Berlin, Sarajevo ou qu'est encore Jerusalem...Ces ruptures invisibles, cette interdiction ne serait-ce que de regarder de l'autre côté...L'auteur pousse le vice à envisager ce monde divisé en y ajoutant des éléments qui évoquent Kafka et surtout Philip K.Dick, les puissances invisibles qui règlent notre monde, ces lignes de conduite qui ailleurs sembleraient folles, mais qui en ces lieux fermés définissent la vie de ses résidents.

Kafka, une vraie source d'inspiration, également, dans l'absurde, l'inquiétante étrangeté qui émane des deux villes, de la Rupture, du conflit social en action... Miéville ne cache rien aux lecteurs de cette ville qui agit comme un miroir déformée, où l'une est l'allégorie de l'autre. Il pousse le vice et mène son enquête policière telle un roman noir, avec son flic las, son univers urbain, ses manipulations, ses révélations, sa petite musique lancinante comme une ritournelle d'un quotidien absurde. Et puis il y a son Dahlia, mystère d'entre les mystères, vengeance sourde qui nourrit encore et toujours les grandes oeuvres, de Chandler à Larsson en passant par Ellroy, évidemment.

C'est un excellent livre, à la croisée des genres, un de ces romans qui prennent leurs temps, qui vous immergent doucement, pour ne pas vous faire sentir la noyade imminente, le déchainement des dernière pages, quand on lutte enfin...

J'ai toujours considéré le prix Hugo comme un vrai gage de qualité pour la SF, récompensant autant JK Rowling et Neil Gaiman que Michael Chabon ou Susannah Clarke (pour ne citer que les plus récents). C'est encore ici le cas, avec cette œuvre qui semble hors du temps, littéralement.

dimanche 27 mai 2012

Dark Shadows ou la fin de Tim...



Voilà, le constat pour moi est sans appel: Tim Burton a besoin d'une intervention.

Il faut le dire. Depuis Big Fish et si on est généreux Charlie et la Chocolaterie, Tim Burton s'est perdu.

A la sortie de Sweeney Todd, en voyant les deux jeunes amoureux chantant avec des oiseaux, on avait un peu honte, on se regardait les pieds. Il y avait bien quelques petites choses, mais bon, c'était pas ça.

Puis vient l'affreux Alice, que Mia Wasikowska et des effets visuels à foison ne parvint pas à sauver. Le jeu des acteurs, le scénario en bois, l'esthétique qui faisait mal aux yeux...Poubelle, et tentation de croire que ce n'était qu'une mauvaise passe, un peu comme sa planète des singes, une concession...

Mais là, il faut vraiment s'inquiéter. Dark Shadows est probablement le film le plus paresseux de l'année. Voilà un réalisateur au passé glorieux, au talent indéniable, avec un budget gigantesque qui choisit d'adapter une série soit-disant culte (probablement aux USA) qui réunit tous les éléments pour faire un bon délire burtonien, à la Beetlejuice...et qui se fout littéralement de notre gueule.

Le scénario mou (mais pas coupable) de Seth Graham Smith, auteur de parodies respectables (Orgueil, préjugés et zombies, et surtout Abraham Lincoln, Vampire Hunter), n'aurait rien pu sauver.

Si on peut légitimement observer le fric à l'écran, dans les décors, costumes et effets visuels, leur emploi par Burton frise le désastre. Montage mou, musique Elfmanienne sans inspiration, direction d'acteur qui frise le ridicule (quand on a Michelle Pfeiffer, ça limite la casse, mais avec Chloé Grace Moretz, c'est juste douloureux)... Globalement un immense manque d'ambition, comme si Burton lui-même freinait la folie de son film, choisissant une prudence molle agaçante. La scène de sexe entre Depp et Eva Green, sur du Barry White, en est le plus fameux exemple, ça aurait pu être fou, c'est juste désolant.

Et puis il y a cette aspect familial de la filmo burtonnienne qui ne fonctionne plus. On sait Johnny Depp fatigué, de films en films, devenant lassant, surjouant sans inspiration, comme pour accumuler du fric avant de tout plaquer. Mais revoir Helena Bonham Carter dodeliner de la tête, refaire, encore une fois, son personnage qu'on n'arrête pas de voir, c'est trop, trop, trop. On a envie de voir des nouvelles têtes chez Burton, du frais, ouvrir le placard, faire entrer la lumière un peu...Certes il y a bien Eva Green, parfaite dans cet univers, avec un perso un peu plus fort, une Lisa Marie sachant jouer...Mais c'est trop peu.

Alors, voilà, faut changer, faut revoir la formule, celle-ci est usée.


Life and Art of David Fincher: juste un jeu...



Suivant Se7en, Fincher est auréolé de gloire et s'empare rapidement d'un nouveau film pour profiter de son moment. Il a deux projets en route, le premier est The Game, un nouveau thriller. Le second est un gros produit, qui va nécessité du temps, l'adaptation d'un roman sur des club de boxe clandestins et un projectionniste anarchiste...


The Game est produit par Polygram, qui possède Propaganda qui a récupéré le projet à la MGM et qui semblait décidé à en faire l'un de ses grands films de lancement. Hélas, la malédiction a pesé lourd sur le succès du film. La première a lieu au même moment où la princesse Diana meurt et les photographes boudent la promo. Le film est mal-aimé, même si la critique est dans l'ensemble tolérante. Le film sort timidement et sera un échec lourd pour les producteurs. Polygram ne survivra d'ailleurs pas longtemps à ces bides à répétition, et coulera en 1999, son catalogue redistribué entre différents studios co-producteurs, notamment et surtout Universal.

Il est aussi le premier film produit par Cean Chaffin, qui deviendra la productrice de tous les films suivant de Fincher et sa compagne dans la vie. C'est, dans une moindre mesure, également la première collaboration de Fincher avec Harris Savides avec lequel Fincher tournera Zodiac et L'étrange histoire de Benjamin Button. On notera également le seconde présence à la musique d'Howard Shore (et sa meilleure BO) pour Fincher.


The Game, c'est l'histoire de Nicholas Von Orton, l'aîné d'une riche famille qui, au jour de son anniversaire, reçoit de son frère, sa seule famille, une carte l'invitant à participer à un jeu. Von Orton, plongé dans une vie de travail et de solitude, dans la grande maison familiale, celle où son père s'est donné la mort et où toute joie a disparu, décide de participer. Mais très vite, le jeu de rôle s'empare de sa vie et l'amène à la ruine.



L'amour de Fincher pour l'Arnaque de George Roy Hill a sans doute joué dans sa décision de mettre en scène le film, un jeu pour le metteur en scène, qui dirige, comme la CRS, la destinée du héros et la vision qu'en a le spectateur. Une réflexion ludique sur le cinéma, comme ont pu l'observer un grand nombre de critique, où qu'est-ce que le jeu de CRS sinon un film dont nous sommes les héros, au budget Hollywoodien et donc réservé à l'élite de la société, où l'on s'amuse à briser un à un les tabous, le carcan de la vie du héros pour qu'il redevienne humain.


Mais ce qui fascine dans The Game, c'est le rôle du père de Von Orton. Le choix de débuter le film avec un vieux film de famille n'est pas un hasard. Au delà de l'aspect ludique, il s'agit d'une dépossession, ou comment Von Orton doit tuer le fantôme de son père pour être lui. Les images du générique, Von Orton en costume à l'ombre de son père, portant dans ses bras son jeune frère, prédestine le héros à épouser une destinée de responsabilité. Le scénario appuie la logique, alors que Von Orton a atteint l'âge où son ère s'est suicidé. Mais c'est la mise en scène de Fincher qui en fait un élément plus intéressant, en jouant plus encore la carte de l'emprise, quand on découvre par des photos, des récits, le passé du héros, la prise progressive de pouvoir du père sur son enfant, pour le pousser à refaire le geste, Fincher n'omettant pas, dans le suicide de Von Orton, de caler deux images fortes, clés, Von Orton portant son frère et vivant dans l'ombre de son père. Le résurrection du héros, chancellant, pleurant, comme un nouveau né, joue de ce même principe.


Pour beaucoup, The Game est une anecdote, le moins bon film du réalisateur, le limitant à son statut de thriller, quand il est bien plus. The Game fut certes pour Fincher une aventure ludique, un film qu'il n'a pas porté comme d'autres mais qui conserve les traces de ses préoccupations: la paternité, la quête identitaire, l'oppression urbaine, le jeu, la manipulation cinématographique...On y retrouve son incroyable souci du détail et la base d'un personnage seul, isolé face à ses tourments intérieurs, des éléments qu'on retrouvera dans la seconde partie de la carrière de Fincher. On pourrait même arguer qu'il sert parfaitement de transition entre le thriller Se7en et l'inclassable objet cinématographique qu'il allait livrer ensuite, Fight Club, qui allait tout foutre par terre.




lundi 21 mai 2012

Avalanche de disques!



Si 2011 avait été une année un peu faiblarde question musique, on peut dire que tout le monde s'est passé le mot et que 2012, l'année des retours, est littéralement flamboyante!

Commençons par les grands come-back!

L'année a débuté avec le retour en force des Ting Tings, qui trainaient à sortir leur CD (quand tant de groupes livrent un second CD qui n'est qu'une extention du premier, très vite). Et force est de constater qu'ils ont bien fait. Sounds from Nowhereville est une sorte de compilation, un grand mix de tout ce que le groupe peut offrir, de la pop en tous genres, sans jamais de fausses notes, avec cette rage et cette folie qui faisait du premier album une perle.

Enchaînons avec LE grand retour très attendu. Deux albums tellement haut dans mon estime que c'en est écrasant, Patrick Watson se devait, après l'excellent single "Into Giants" de nous confirmer que son troisième album se placerait tout en haut avec ses deux camarades. Ce fut chose faite. Porté par ce génie mélancolique, joyeux et fou qui l'anime en permanence, le groupe renoue encore avec le succès sans jamais réécrire. Variation sur le même thème mais avec ce petit truc nouveau en plus. Immense artiste, définitivement. Disque de l'année?

Puis viennent encore tant de disques:

le dernier Sebastien Tellier, musicalement irréprochable, fou et drôle, pop et sombre, My god is blue est dans la continuité des anciens albums de ce malade de musique. Ecoute indispensable.


Le dernier Ladyhawke me faisait peur. L'impression de l'artiste à UN disque. Eh bien non, écouté une première fois dans son pays natal, la Nouvelle Zélande (où elle passe dans toutes les radios), puis vraiment découvert à sa sortie, Anxiety est un digne successeur du premier album merveilleux de la miss. Très pop, très riche, un gros coup de coeur.


On ne peut enfin ignorer le grand come-back de Sigur Ros...Whouaaaaaa!!!! Après trois premiers albums qui m'avaient achevés, j'avais un peu perdu de vue le groupe de Jonsi, lequel avait sorti un album solo très digne, mais qui ne m'avait pas laissé une grosse trace. Et voilà Valtari, une bombe, littéralement. Sigur Ros très inspiré, livre un digne héritier à ses premières gloires. La puissance de ce disque laisse sans voix. Littéralement. Ecoute religieuse depuis un mois.


Il y a encore d'autres sorties à noter, dans les "retours". Garbage et Gossip sortent de très bons disques, qui ont peut-être plus de mal que les autres à s'imposer dans ma playlist quotidienne. Mais on ne peut pas en dire du mal, c'est très solide.


Et puis l'énorme mix des chemical brothers, Don't Think, leur "Alive" à eux, un montrueux CD.

Citons enfin deux artistes tous frais qui déboulent:

Alabama Shakes, et son Boys and Girl, un bon disque de Soul pour une artiste dont la voix, à elle seule, justifie l'écoute. Et quand on a des morceaux comme Hold On ou You ain't alone, c'est juste le gros gros coup de foudre.

Et surtout, LA claque de l'année (bis), Gotye. Je ne suis pas original, tout le monde écoute Gotye, mais quand même, quel album. Un peu comme Metronomy l'an dernier ou MGMT en son temps, le disque qui tourne partout, à juste titre. Le single "Somebody I used to know", c'est magique, et je parle pas du reste du disque, impeccable de partout. Une pure perle rare!!!! Si vous entendez parler de Gotye en lisant ces lignes, rattrapez votre retard.

2012, c'est limite la frustration, trop de disques en même temps, et je passe sur First Aid Kit ou Mark Lanegan Band, sur Jack White...Trop de disques!




lundi 7 mai 2012

Attentes...

De temps en temps, pour se mettre en appétit, j'aime me balader sur les listes des prochaines sorties pour piocher des attentes, des films qui se font et qui font terriblement envie...En voici un échantillon.

-De rouille et d'os (Jacques Audiard)

Le Wonderboy du cinéma français va-t-il encore réussir l'exploit. La bande annonce nous dit un gros oui. Le film a l'air poignant, fort, vertigineux...

-Cosmopolis (David Cronenberg)


Bon, c'est LA bande-annonce qui électrise tout. L'impression de voir le Cronenberg de Crash et Existenz, qui s'amuse avec le texte totalement fou de Don De Lillo. En interview, le réalisateur parle des dialogues du livre, qu'il voulait porter à l'écran. Ils sont effectivement poignant, tout comme la force du texte en général du court livre de De Lillo. Un bouquin fou, un réalisateur capable de folie, un bon casting...Allons-y!!!

-Prometheus (Ridley Scott)


Bon, plus longtemps à attendre, mais quand même, quelle fabuleuse bande annonce, quelles promesses...Ridley Scott retourne aux origines d'Alien et embarque du très beau monde avec lui. Le film a l'air incroyable...

-Dark Knight Rises (Christopher Nolan)

La fin de la trilogie la plus folle de l'aventure des super-héros, ou quand un grand réalisateur se mèle à une grande figure du comics et donne le meilleur. Dernier épisode redouté aussi, j'ai toujours peur des suites, de la surenchère...Même si bon, Dark Knight était l'exemple parfait de la suite meilleure en tout point.

-Life of Pi (Ang Lee)

Projection dans le temps, maintenant, avec l'histoire de Pi. J'ai le souvenir de ma lecture, il y a maintenant 7 ans, alors que M.Night Shyamalan devait l'adapter. Puis Cuaron, Jeunet...entre autres se sont cassés les dents sur cette histoire atypique, celle d'un gamin rescapé d'un naufrage qui doit partager la chaloupe avec un tigre...Lee est un adepte des paris, et c'est un peu une chance sur deux avec celui-ci. Là où Martel parvenait à faire de son histoire un conte philosophique, Lee arrivera-t-il à passionner? 20 minutes du film ont été présenté récemment, et apparemment, Lee propose une vraie création autour de la 3D, une vraie réflection. C'est le film qui peut mettre tout le monde d'accord. J'y crois!

-Gravity (Alfonso Cuaron)
Le projet fou d'alfonso Cuaron. Tourné en seulement quelques plans, le drame SF du réalisateur des fils de l'homme (qui a donc bien attendu pour livrer son nouvel opus) sera aussi le retour de George Clooney à la SF après Solaris. On espère que ce nouveau sera aussi réussi que le film de Cameron et Soderbergh.

-The Hobbit (Peter Jackson)
Peter Jackson revient à Tolkien et livre un film qui va se vendre sans problème. Mais les interrogations pleuvent autour du projet, deux films, mise en scène atypique...Reste que la perspective de retourner en terre du milieu constitue à elle seule un moteur d'attente énorme! Et puis j'adore Martin Freeman depuis The Office et H2G2, et maintenant Sherlock. Il est parfait pour ce rôle là!

-Skyfall (Sam Mendes)

Ah ben oui, depuis ma revision salutaire de Quantum of Solace et du fait de mon sincère amour pour Sam Mendes, ce nouveau Bond est extrêmement attendu. D'autant que le cast, Javier Bardem et Ralph Fiennes en tête, a de quoi réjouir. Et puis surtout, enfin un réalisateur de première classe qui dirige Bond, après les abandons de tant de grands noms (je pense à Ang Lee...). Je continue de rêver que Christopher Nolan, immense fan de Bond, cède un jour à la tentation.

-Lawless (Terrence Malick)

Celui de Malick, pas celui qui va à Cannes. C'est, pour moi, un peu le casting absolu. Ryan Gosling, Rooney Mara, Christian Bale, Cate Blanchett, Natalie Portman...Tout ça dirigé par Terrence Malick. Fantasme dès la première image de Ryan et Rooney ensemble, le temps d'une prise de vue. Après, avec Malick, on est à l'abris de rien...

-Elysium (Neil Blomkamp)
Ça aussi, c'est du lourd. Jodie Foster, Matt Damon dans le nouveau film de SF du réalisateur de District 9. Tout est dit.

-Frank or Francis (Charlie Kaufman)
Steve Carell, Nicolas Cage, Jack Black, Kevin Kline. Espoir d'un vrai rôle intéressant pour tout ces gens qui sont un peu au bout du banc depuis un moment (à part Carell). Charlie Kaufman avait rendu un film brillant et complexe pour sa première réalisation, Synecdoche, New York. J'espère un objet tout aussi fou.

-untitled Spike Jonze/Charlie Kaufman project
Amy Adams, Joaquin Phoenix, Rooney Mara dans un film de Spike Jonze...tout est dit. Moi qui me désespérait récemment du peu de films de Jonze...

-The Bling Ring (Sofia Coppola)
Emma Watson, Kirsten Dunst, nouveau Sofia Coppola. Emma Watson qui semble conçue pour jouer chez Sofia Coppola, un film sur le monde des célébrités et de ceux qui les poursuivent inlassablement. Le film sera sûrement différent des précédentes oeuvre de la cinéaste, plus nerveux...Surprise à venir.

The Master (Paul Thomas Anderson)
Là aussi, film ultra-attendu. PTA s'attaque à l'univers des sectes, casting riche, Amy Adams, Joaquin Phoenix (ils ne se quittent plus), Philip Seymour Hoffman (vers un second oscar?). Le réalisateur se fait rare, rien que There Will Be Blood en 10 ans. Mais quelle claque ça avait été...


-Pacific Rim (Guillermo Del Toro)
Bon, Del Toro, des robots géants, de la grosse baston...Je suis curieux comme c'est pas permis. Ça peut être dantesque!


-After Earth (M. Night Shyamalan)
Ca tient plus à l'espoir. Shyamalan s'enterre doucement dans les oubliettes du cinéma, de grand espoir à acte manqué. Trop catho? Trop borderline? Ses deux derniers films ont déçu largement, j'ai même pas fait l'effort pour le dernier...Mais il y a là matière à refaire un grand truc. Shyamalan rencontre l'espace. Wait and see.

-Django Unchained (Quentin Tarantino)
Depuis le temps que Tarantino doit se frotter au western. Casting magique (Di Caprio, Waltz, Don Johnson), proposition initiale de fou, pré-affiche qui irait bien chez moi...Après l'excellent Inglorious Basterds, ça peut être énorme!