mardi 31 juillet 2012

Lectures d'été: La guerre des chiffonneurs (Geha)



Ceux qui lisent ici savent que j'ai beaucoup d'affection pour les récits d'action de Thomas Geha. L'auteur du Sabre de sang a sorti, voilà un petit moment, un autre roman, de SF cette fois-ci, nommé la guerre des chiffonneurs.

Le point de départ: Dans un univers où la guerre inter-galactique fait rage, deux amis, l'un humain l'autre homme-chat (même s'il déteste l'appellation) se rendent dans un endroit perdu afin de récupérer, au marché noir, un chiffonneur, moteur surpuissant qui permet de voyager dans l'espace à très grande vitesse.

Tout dans ce roman invite à l'éclate. Aventure, rivalité fraternelle, parties de jeu endiablées, combats, amour...Thomas Geha signe avec ce roman un récit réjouissant qui s'avale sans lourdeur, avec ce qu'il faut là où il faut.

Il tisse doucement la personnalité de son héros, en alternant son passé, frère inférieur au sein d'une autre espèce, et sa situation actuelle, celle de renégat apatride, en quête d'une chance de redémarrer. On pense en lisant à Han Solo, personnage "cool" de la SF moderne, franc tireur avec ce qu'il faut d'honneur et de solennité pour faire tourner son vaisseau quand le devoir l'exige...

Pas forcément plus à en dire, sinon qu'on espère un second volume, toujours court, toujours nerveux. Parce que c'est bon, et puis c'est tout.

Bon, par contre, big malus à la couverture. On dirait une jaquette d'un jeux pour PC des années 90, époque où "ohhh, les images de synthèse, c'est booooooo", alors que non, hein!

32

32 comme:


- Le maillot de Magic aux Lakers, celui de Malone aux Jazz, du Shaq quand il explosait les paniers à Orlando...


-La sortie en salle de M le Maudit, Freaks et autres Scarface...



-L'amiga CD32, et toutes les consoles "32 bit", La Saturn et surtout la Playstation!



-L'âge de Fincher quand il tournait SE7EN, celui de Nolan pour Insomnia, de Kubrick pour Spartacus,  de Coppola quand il tournait Le Parrain...


- 2 puissance 5


-Le nombre de sonates de Beethoven


-Le nombre de dents que l'homme possède s'il ne bouffe pas trop de saloperies


-L'année de naissance d'Umberto Eco, John Williams, Peter O'Toole et Omar Sharif ou encore Jacques Chirac.


- L'âge qu'avait mon père quand il m'a eu...

 - Mon âge, donc, dès aujourd'hui...

lundi 30 juillet 2012

Un p'tit fil musical pour tenir le rythme

Ben oui, il s'agirait de remettre à jour. Parmi mes écoutes actuelles, il y a quand même des disques exceptionnels.

On commence par l'un des grands compétiteurs pour le titre de "cd de l'année".




Bobby Womack, voilà un homme que l'on attendait pas. Le vieux monsieur a été retrouvé par Damon Albarn, le gentil de Blur qui lui a demandé de revenir, et passé l'expérience Gorillaz (sur Plastic Beach), ils ont bossé sur ce disque là, qui est, on ne le dira jamais assez, une grosse pépite de bonheur. Le duo avec la diva de l'année, Lana Del Rey (je suis d'ailleurs, via ce disque, revenu à l'écoute de son disque, décidément inégal mais attachant), est une perle. Et puis il y a "If there wasn't something there", "stupid" et l'énooooorme "Whatever happens to the times?", plongée mélancolique sublime, qui me remue chaque os...

Bon, et puis d'autres disques à mentionner:



Electric Guest s'est imposé récemment dans la playlist, avec ce disque, Mondo, que je ne pensais pas aimer autant. Un disque qui, à la manière du Metronomy de l'an dernier, possède sa pépite sous forme de prénom féminin, ici "Amber", et puis il y a "The Bait", et surtout "The Head I Hold" bien remuant, classe...Assurément un des CD de l'année.
 


Beach House aussi, avec Bloom, surfe sur cette douce vague avec un album doux-amer très agréable, "On the sea" c'est sublime et puis c'est tout...



Le dernier Melodie Garbot est supra classe aussi. Ecoute répétée de "Lisboa" et "Goodbye"...C'est doux, ce disque Bossa Nova, c'est parfait pour le soleil et le petit vent frais...



On parle pas mal de Michael Kiwanuka, à juste titre, Home Again est un bon retour à la Soul, après Alabama Shakes, qui retourne de façon ultra à cette classique façon de faire des tubes, Motown style. Surécoute du premier titre, Tell me a tale, qui est juste CLASSE.



Bon, et puis, il y a une BO que j'adore, elle est signée Dario Marianelli. En s'engageant sur son énième version d'un classique de la littérature, Dario tape encore juste après l'immense BO d'orgueil et préjugés. Jean Eyre est une petite perle cinématographique, et la musique du film semble épouser à la perfection les image de Fukanaga...

D'autres disques moins essentiels, mais à mentionner quand même: Fiona Apple, Regina Spektor...

J'ai encore pas mal de choses sous le coude, Aimee Mann, 2 Door Cinema club, Cat Power, Dead Can Dance, Les Smashing Pumpkins...

Lectures d'été: Kavalier & Clay (Chabon)


 
Cet été, j'ai fait ma relecture annuel du livre que je lis dans les grosses lignes, mais que je termine pas. Le pavé que représentait Les Extraordinaires Aventures de Kavalier & Clay, face aux exigences de lectures mensuelles que suppose ma présence dans un comité de sélection, m'avait contraint à remettre à plus tard au bout de 300 pages.

Cet été, j'ai du reprendre au début ma lecture de ce qui est réellement l'un des grands achèvements littéraires pour un auteur qui a peut-être encore besoin d'être présenté.

Michael Chabon est un auteur américain parmi les plus primé, récompensé et éclectique de sa génération. Je n'en voit pas d'ailleurs tant d'autres qui cumulent le Pulitzer et le Prix Hugo...Les mystères de Pittsburg, Des garçons épatants (il est à mon chevet, mais son adaptation au cinéma était déjà une petite pépite), la magique "solution finale" (manière subtile de revisiter Sherlock Holmes) et puis le fort "Le Club des Policiers Yiddish" et son désespoir qui m'avait bien remué.

Et voilà donc LE chef d'oeuvre. De l'avant guerre aux années 60, on suit l'histoire de deux cousins, le premier s'est échappé avec le Golem pour tenter de survivre aux USA et ramener sa famille, la sauver du sort qu'Hitler réserve aux siens. Le second est un fou de comics, auteur malheureux, à la sexualité interdite pour l'époque...Les deux fonderont un héros, l'artiste de l'évasion, et nous feront vivre la naissance d'un genre dans son époque trouble...



Chabon rend cette naissance si passionnante, l'époque, les souffrances, les "pourquoi". Ce faux récit biographique, si bien orchestré, avec sa propre documentation. Les passages "comics" sont magiques, l'action dans le réel tout autant, notamment toute la partie "guerre", dans un lieu si étrange, et ce qu'il s'y passe. L'errance, la force du propos et le génie de la narration, tout y est dans cette troisième partie.

Côté histoire privée, l'histoire de Joe m'a évidemment touché avec cette incapacité à vivre après la guerre, le traumatisme, qu'on retrouve dans les oeuvres de tant d'artistes, Vonnegut ou encore Safran Foer récemment (je pense que j'aurai toujours et inévitablement en tête, en parlant de ça, la scène de destruction de Dresde dans le Abattoir 5 de George Roy Hill, film qui laisse des traces). Ce sont les chapitre de Sam Klay qui sont selon moi font la singularité du récit. Cette incapacité à aimer, ce désamour de soi, ce ton si spécifique, ces phrases qui touchent, forcément "ne pas aimer du tout plutôt que d'être interdit d'aimer"... Je trouve que Chabon sait toujours trouver les mots pour rendre vivante ces situations, nous les confier.

Alors, bon, j'ai eu beaucoup plus de mal avec la dernière partie, trop longue, comme si l'auteur avait du mal à clore, à trouver une issue. Si la conclusion est belle, l'auteur aurait sûrement gagné à jouer de la pirouette plutôt que d'amener ça de cette manière si longue qu'on en vient à avoir envie de sauter des pages qui ne servent à rien...

Mais bon, arrivé au bout, on se dit qu'on vient de vivre une immense aventure, une époque entière à travers les yeux d'artistes à part, symbole d'une marginalité qui devint l'image populaire et l'icône fédératrice d'un pays. Ou comment les Misfits devinrent des Héros. Et ça, c'est une histoire qu'on a envie d'entendre.