mercredi 20 février 2013

T'as écouté quoi en 2012?

Et voilà, donc, un bon mois après, et sans fioriture, parce que c'est un peu tard, bien après les tops des uns et des autres. Va falloir commenter un peu, mais en fait, je me lasse de repousser ces messages parce qu'il faut écrire une prose...Et quand il s'agit de parler de musique, j'ai probablement plus de mal...

Mais bon, allons-y!


1- Sigur Ros - Valtari




 Bon, disons-le, dès la première écoute, dans le métro, alors que l'hiver quittait Paris, le soleil brillant le long de la seine, ce dernier album de Sigur Ros (alors que j'avais abandonné le groupe à Takk, c'est loin), fut un grand, un immense coup de coeur, de ces disques qu'on sait qu'on réécoutera toute la vie... Un de ces disques là.


2- Lana Del Rey - Born to Die+Paradise Edition


Juste pour Ride, l'un des morceaux, sinon le morceau que j'ai le plus écouté (avec Dayglow Reflection, où Lana chante avec Bobby Womack, dans le numéro 3). Mais aussi pour tout le reste. Impossible de résister à cette tuerie de premier album qui mélange si habilement les genres, porté par cette voix si puissante, chaude, extraordinaire.

3- Bobby Womack - The Greatest Man In The Universe


 Conclut le trio de tête. Un album qui conclut la rencontre entre Bobby Womack et les gens de Gorillaz, après Plastic Beach. Une oeuvre lumineuse, touchante, vibrante... Et puis il y a le duo avec Lana, Ce duo...


4- Patrick Watson - Adventures In Your Own Backyard



L'increvable de l'étape. Rien n'y change, Mister Watson va continuer, encore et encore, à pondre des merveilles. Enorme amour pour le single qui donne à l'album son titre, juste...pfiouuuuu....

 5- Michael Kiwanuka - Home Again


LA découvert, de la bonne soul comme on l'aime...Et en Vinyl, il y a ce petit plus, ce petit grésillement, ce côté humain, chaleureux... Un disque sublime, rare.

6- Egalité:

Electric Guest - Mondo



Team_Me-To_The_Treetops
 

Two Door Cinema Club - Beacon


Metric - Synthetica


 Cat Power - Sun


Et 5 disques pop qui dépotent pour clore le top, parce que c'est quand même la Pop qui a dominé mes écoutes de 2012. Jamais trop sucré, jamais surproduite, juste de la bonne musique qui sait trouver son tempo. Bonus pour 3,6,9 de Cat Power, pour The Head I Hold d'Electric Guest et l'immense: Patrick Wolf & Daniel Johns...Que d'écoutes de tout ça...


Et enfin, citons en vrac:
Alabama Shakes -Boys & Girls


 Benjamin Biolay - Vengeance

Beach House - Bloom


Bloc Party - Four


Brian Eno - Lux

 
Chromatics - Kill For Love
 
First Aid Kit - The Lion's Roar

Garbage - Not Your Kind of People

Gotye - Making Mirrors

Joseph Arthur - Redemption City


Ladyhawke - Anxiety


Mai Lan - Mai Lan


Melody Garbot - The Absence


Patti Smith - Banga

Sébastien Tellier - My God Is Blue
 
The Chemical Brothers - Don't Think
The Hives - Lex Hives

The Ting Tings - Sounds From Nowheresville

Fun - Some Nights
The Lumineers - The Lumineers


Que de la bonne came! Et en avant (enfin!!!) pour 2013!


mardi 19 février 2013

Zero Dark Thirty



Bon, je pensais pas aimer le dernier film de Kathryn Bigelow. Un film sur la traque de Ben Laden du point de vue de celle qui a mené LA enquête qui a mené sur quelque chose... Au départ, je regardais le projet de loin, le post-démineur de la réalisatrice, un nouveau film qui semblait dans la même veine...

Zero Dark Thirty, c'est le portrait d'une obsession. 11 ans à cherche une aiguille dans une botte de foin, à en devenir fou. Des années à perdre tous les gens autour de soi, à succomber aux facilités, à distordre les éléments, à chercher. C'est un peu le Zodiac du film de guerre, sauf que contrairement aux flics de San Francisco, Maya retrouve, elle, son tueur. Par hasard, dans un moment fragile.

J'adore qu'on se focalise sur elle, son ressenti, sa ténacité, que la réalisatrice garde son cap, sans dévier. J'aime qu'elle en montre la frustration, comment ses actions au départ ne mènent à rien (vision du terrorisme au quotidien), combien le pouvoir semble fou au départ. L'ouverture sur les cris d'horreur du 11 septembre se traduisent par une folie humaine dans une chambre de torture, premières scènes insoutenables, comme un écho l'un à l'autre, pas une justification, un écho douloureux, une forme de réaction en chaîne de l'horreur.

Revenons deux secondes sur la "polémique". Je me souviens avoir, à l'époque, adoré The Social Network pour sa nuance. Quand Fincher nous présentait Mark Zuckerberg, il nous laissait avec un drôle de gout en bouche. Mark est-il jugé dans le film? Oui, c'est un salaud, il abandonne ses amis... Oui, très bien, mais qu'en était-il de ses amis? Sont-ils jugés? Oui, chacun voyait en Zuckerberg un moyen de servir ses ambitions personnelles, un outil dont ils disposaient dans leurs jeux pour parachever leurs succès. L'ambiguité naissait ici : Mark n'a-t-il pas eu raison de faire ce qu'il a fait? Où serait-il s'il n'avait pas lâché les gens autour de lui pour s'assoir seul sur le trône? baisé. Il a eu raison? Sûrement. Probablement, mais en aimez-vous Zuckerberg pour autant? Non. Cautionne-t-on son action? Non...Mais qu'aurait-on fait? Un autre chemin? Oui, mais lequel?

La polémique du film sur la violence et la torture se ramène, selon moi, à la même idée. Oui, on observe, écoeuré, cette violence, que la réalisatrice choisit de ne pas ignorer, ni glorifier (on voit bien qu'elle n'amène quasiment rien, des bribes, que le terrorisme perdure, mais qu'elle rompt le silence). Mais l'ambiguité est là, elle est forte, elle ternie et tourmente tout le reste de l'action. C'est une guerre sale, elles sont bien là. Les ignorer, c'est justement ça l'horreur. Et le film ne se lasse pas de questionner, sans relâche, pour justement ne pas laisser ses questions au passé, ne pas laisser à l'histoire ce que les uns voudraient qu'on retienne. Non, l'histoire vient totalement, avec les horreurs, avec la folie...

Au delà de ces premières scènes, de ces vidéos, de ces images, Bigelow prend le temps de disséquer l'espoir perdu des agents de la CIA, qui sont envoyés dans l'abysse. La relation de Maya avec ses supérieurs est extrêmement bien décrite. De ce personnage de monstre qu'incarne génialement Jason Clarke, portant l'horreur sur ses épaules, assumant visage découvert ce qu'il inflige, quand il tend une cagoule aux autres, pour qu'ils ne soient que témoins anonyme. Et celui de Jennifer Ehle, qui s'accroche comme une drogue à sa piste, désespérée : chacun renvoie un miroir à Maya, qui se voit en missionnaire, en survivante, celle qui reste pour finir le travail, jusqu'à la folie. Le film exploite miraculeusement le jeu de Jessica Chastain, dont on observe, lentement, scrupuleusement, la métamorphose. Au delà de tout, du cahier des charges du film (la longue exécution finale, horrible de méticulosité dans sa reconstitution, horrible parce que quelque part cathartique, et d'autant plus salissante), c'est vraiment son jeu qui est au cœur du film. Le plan final en est une illustration puissante, un vrai dernier plan comme on les aime, une forme de questionnement, ni soulagé, ni guéri...

Zero Dark Thirty est une réussite inouïe, de ces films qui vous hantent, vous font réfléchir, sans note d'intention flagrante, sans personne à côté de vous qui souligne chaque trait grossièrement pour dire "c'est bien", "là, c'est pas bien". Il n'y a pas de héros dans ce film, que des opérateurs d'une répercussion, un écho à l'horreur, qui semble sans fin, sans point final

lundi 18 février 2013

A bord du SSV Normandy...



Il y a un mois et demi, à l'aurée de la fin du monde, je décidais, enfin, de me lancer dans l'aventure de Mass Effect. On me vantait son côté immersif, addictif. Je me souviens de la bande annonce du second épisode au cinéma, qui m'avait impressionné... J'avais des réserves, et surtout la peur de ce qui allait se produire, une bonne grosse addiction. Mais il faut parfois se faire du mal...

Et puis voilà, je suis, un mois et demi après, en train de finir le troisième épisodes, 60 heures de jeu au bas mot. Et ce fut un sacré voyage...



Si je devais décrire Mass Effect, ce serait la rencontre absolue entre le jeu vidéo et la science-fiction. Le jeu vidéo à son meilleur, subtile mélange de jeu de rôle et d'action, multipliant les prouesses visuelles, le soin porté aux détails, le côté passionnant de la création. La science-fiction par la capacité du jeu à brasser une grand nombre d'aspects du genre, du space opéra à l'anticipation, et d'amener à ce regard sur la société, ce parallèle fort entre l'univers fantasmé et notre présent. En l'état, la trilogie Mass Effect, sa capacité à évoluer dans le fond et la forme, parvient à tout réunir.



Les concepteurs du jeu ont été beaucoup plus loin que cela encore. Pour chaque peuple, son histoire, ses traditions, sa participation dans les guerres qui ont jalonnées l'univers. Pour chaque personnage, sa propre destinée. Et autant de possibilité que de choix que votre héros fera, les uns se répercutant dans le jeu suivant, comme une immense histoire où une décision dans le premier jeu trouvera répercussion grave dans le troisième, assurant le caractère immersif et renforçant ce sentiment de faire vraiment parti de l'histoire, écrire SON scénario du jeu.



Et puis il y a cet univers qui me fascine. Mass effect vous immerge dans un espace fait de contrées reculées, de laboratoires secrets, de peuples bannis, d'autres exterminés, de luttes historiques, de combats acharnés pour la survie et l'égalité...La trame de chaque intervenant est en elle-même une histoire extraordinaire à entendre, à développer, souvent émouvante (la balade dans le laboratoire désaffecté où vivait le patient zéro est un moment chargé, extrêmement fort). Et puis les retours inlassables sur le passé de l'univers, la guerre contre les Rachnis, le Génophage etc... La mythologie de Mass Effect est jubilatoire, d'une richesse rare dans l'univers du jeu vidéo.

Rajoutez à ça un visuel incroyable, une musique prenante, et vous avez, tout modestement, l'une des meilleures expériences de jeu vidéo possible. Une histoire à part entière, un univers total...Immersif, le mot était faible. Addictif lui convenait mieux.Et il me reste encore à découvrir les autres histoires (via les romans, notamment, édité chez Milady en France)?


On me souffle que la fin de Mass Effect 3 en fait rager plus d'un. Difficile à dire...J'ai choisi d'aller à droite (ceux qui ont fait le jeux sauront de quoi je parle), je pense que je referai le (dantesque) final pour voir l'autre fin.

On quitte l'univers le coeur gros, on a envie de s'y remettre, mais il faut bien mettre le mot fin quelque part. Merci Bioware, merci Drew Karpyshyn (même s'il n'est pas auteur sur le troisième, on lui doit l'univers et les personnages principaux).


Et à bientôt...